Petit résumé d’un week-end comme on les aime, avec une Afterping le vendredi et un Menu de gala le samedi soir. Le tout dominé par une multitude de vins étrangers dont je n’ai malheureusement pas fait de commentaires. Ca ne peut pas toujours être parfait, mais ça vaut la peine d’être lu !
Vendredi soir, nous faisons le déplacement de la saison, au fin fond de la vallée de Thann, dans un village dont le nom suggère de fait que c’est au bout du monde : Husseren-Wesserling ! Ce n’est pas donné à tout le monde que d’habiter dans une localité si exotique. Nous participons à une rencontre des plus palpitantes, au cours de laquelle nous pouvons nous rendre compte entre autres que l’air des montagnes a visiblement une influence sur quelques joueurs adverses, mais aussi que Seb et moi devenons les leaders incontestés de l’équipe (je le dis en toute modestie…) Au final, nous ressortons de ce traquenard avec un brillant match nul. Après tout, ce n’est pas si mal.
Nous rentrons ensuite rapidement (comprenez en S3…) sur Mulhouse pour une After aux accents méditerranéens. En pleine période hivernale, cette idée à elle seule réchauffe le cÅ“ur. Autour du traditionnel couscous boulette, nous nous délectons avec deux vins siciliens (Seb, à toi de dévoiler leur nom) au fruit mûr et au caractère bien trempé. Ils sont équilibrés, plaisants et longs. Le deuxième est plus typique, avec plus d’acidité, mais tous les deux offrent un accompagnement des plus réussis. Conformément à la tradition, Seb nous diffuse en ambiance de fond son nouveau DVD de ping où des points d’anthologie se succèdent. Enfin, nous finissons la soirée avec un bon vieux Jungle Speed afin de montrer à notre invité du soir, Elie, le principe de la loi de la jungle… Difficile pour lui de s’affirmer face à des loups comme Seb, Magali ou encore Yannick ! En bref, une bien belle soirée conviviale et tardive !
Le samedi prend une dimension plus gastronomique, dans le sens où nous sommes invités avec ma chère et tendre et mes parents dans un restaurant qui monte, j’ai nommé ‘s Eselwàg Steble. Ne cherchez pas dans le Guide Michelin ou dans tout autre guide, vous ne le trouverez pas, car cette institution est un restaurant privé. A mon plus grand bonheur, j’ai pu faire partie de la liste des invités. Nous arrivons vers 19 heures chez René et Alice pour une belle soirée. Sont présents André et toute l’équipe indéboulonnable du rayon Vins et spiritueux de Coop, avec à sa tête le jovial Jean-Claude Ruestch. Nous commençons la soirée par les amuse-bouche : le duo de saumon crémeux à l’aneth et le noir et blanc de boudin aux pommes sont fameux et jouent pleinement leur rôle en début de repas. Ils sont accompagnés d’un Crémant de Loire « Méthode Traditionnelle » de la maison Monmousseau d’une acidité marquée, mais aussi d’une belle finesse grâce à une pointe de fruits blancs (poire) charmante. D’une bulle discrète, il se montre vineux et donc un bon compagnon pour ces mets raffinés.
C’est ensuite que nous entrons dans le vif du sujet avec le Grand Menu, avec lequel sera servi un florilège de vins étrangers. Malheureusement, je n’ai pas pris de notes pour les vins, mais je me réserve une vue d’ensemble à la fin de ce commentaire. Retour au Menu, avec une entrée qui nous transporte directement dans les étoiles : une persillade de biche au foie gras, chutney à l’aigre douce. Je ne dirais qu’une chose : Bravo ! Ca en jette dans l’assiette, et le mariage entre gibier et foie gras est étonnant. Du grand art, accompagné d’un Pinot Noir Klingnau Réserve 2004 du Kloster Sion en Argovie. Son boisé et son velouté accompagnent agréablement ce chef d’Å“uvre. Conformément à la tradition de la maison, le chef nous propose par la suite un velouté de girolles à l’huile de ciboulette. Le velouté porte bien son nom et est très gourmand. La ciboulette donne une sensation de fraîcheur et rehausse finement cette soupe des plus originales. La lotte au vin rouge se fait attendre. Mais je dois dire que notre attente fut récompensée. La sauce n’était pas du tout l’ennemi de ce poisson à la chair consistante et accompagnait très bien un Vino Nobile di Montepulciano 2001 Trerose certes costaud mais adéquat. Le feu d’artifice continue avec un filet de bÅ“uf à la ficelle sur choucroute mi-cuite et petits légumes. L’accord est une fois de plus magistral et original et démontre que notre chef René est un élève assidu d’Eric Westermann ! Autour d’un vin portugais, un Alentejano « Terra do Zambujeiro » 2001 de la Quinta do Zambujeiro tout aussi flatteur et expressif mais manquant quelque peu de finesse, nous continuons notre voyage européen. Le plateau de fromages est tout aussi fantastique avec un excellent Mont-Dore, avant que ne vienne le dessert : une pomme pochée à la crème brûlée qui fond littéralement dans la bouche ! Mon Dieu que c’est bon… Avec ceci, un Coteaux du Layon 2005 du Domaine des Coteaux Blancs (Frédéric Picherit) à peine débouché apporte tout son fruité (poire, pêche blanche) avec une acidité qui annonce un potentiel de vieillissement de 3 ans.
Je ne peux que louer cette soirée de grande gastronomie, au cours de laquelle nous échangeons cordialement notre passion pour le vin. A ce titre, il est temps pour moi de vous faire une confidence : en rentrant, ma mère m’annonce que les vins n’étaient pas à son goût : trop bodybuildés, trop stéréotypés. Peut-être manquait-il cette notion de terroir chère à nous autres Français ! Ces vins sont très bons, ils se donnent facilement. Mais je ne pourrais pas écrire des lignes et des lignes en essayant de les décrire. Regardez mes commentaires sur le Clos de Tart 1997 ou d’autres grands vins français que j’ai déjà eu la chance de boire, et vous sentirez cette émotion toute particulière qu’apporte un grand vin français. Certes je ne connais pas trop les vins étrangers ; je pourrais donc passer pour un patriote franco-français sans ouverture d’esprit, mais j’aimerais tant en apprendre davantage… En somme, j’espère revenir sur mon commentaire dans quelques années, après avoir gouté des mythes comme Vega Sicilia, Penfolds Grange ou Sassicaia par exemple. Là, je pourrai vous dire si la hiérarchie des vins étrangers rivalise avec la caste des vins de l’Hexagone.
Dans tous les cas, merci à tous pour cette magnifique soirée. A très bientôt pour de nouvelles rencontres Å“nologiques et gastronomiques. René et Alice, soyez en sûrs, je m’empresserai de signaler au Guide Michelin l’ouverture d’un nouveau grand restaurant dans la région de Saint-Louis… Afin que Bibendum vienne officiellement vous remettre les étoiles que vous nous avez servies dans notre assiette !
In vino veritas
Thomas