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Une Soirée 20 presque au complet

Par 6 mars 2017Non classé

Nouvelles retrouvailles entre amateurs pour une Soirée 20 dans les meilleurs dispositions car presque tous les participants étaient présents. Yannick nous accueilli chez lui pour déboucher quelques belles bouteilles : Coteaux du Loir « Vieilles Vignes Eparses » 2012, Domaine de Bellivière ; Alsace Grand Cru Altenberg de Bergheim 2007, Marcel Deiss ; Pessac-Léognan « L’Abeille de Fieuzal » 1998, Château de Fieuzal ; Chambolle-Musigny 1988, M.C. Derats-Dumay ; Mendoza « Puro » Corte D’Oro 2013, Dieter Meier, Argentine.

 

 

BouchonsComme bien souvent ces derniers temps notre ami Yannick met les pendules à l’heure pour nous rassembler autour de bonnes bouteilles. Cette fois-ci nous nous sommes même retrouvés lui et moi un jour plus tôt afin de pouvoir jauger nos vins respectifs et mettre les autres membres du groupe au parfum ! Après avoir validé son Mendoza ainsi que mon Altenberg le soir précédent, c’est avec confiance que nous appréhendons cette nouvelle Soirée 20. De retour de mes activités d’extérieur qui me donnent bon espoir d’un retour imminent des beaux jours, j’arrive le premier chez notre ami pour remettre le nez sans attendre dans cet Altenberg 2007 et me délecter une fois de plus de la robe et des arômes de cacao du Mendoza de Dieter Meier.
« Délit d’initié » allez-vous me dire et je vous donnerais raison : les bonnes choses n’attendent pas. Une fois réunis nous débutons notre dégustation à l’aveugle avec le Coteaux du Loir « Vieilles Vignes Eparses » 2012 du Domaine de Bellivière. Produit par le célèbre Eric Nicolas sur cette appellation encore trop méconnue, ce vin issu de vieilles vignes de Chenin nous offre une très belle robe or aux reflets orangés. La fraîcheur du nez est confondante avec des notes de miel, d’agrumes, de poire et de tilleul. L’ensemble est concentré dès l’attaque sur des nuances d’huiles essentielles et de cire. Une fine acidité prend le relais en deuxième partie de bouche avec des agrumes jusqu’en finale. Evolution zestée, un poil amère mais qui allonge l’ensemble. C’est incontestablement un vin encore jeune et nerveux (bonbon acidulé) dont l’amertume est un peu trop marquée, pour le moment. Un vin à suivre au cours de son évolution…

Abeille de Fieuzal 1998, Chambolle-Musigny 1988Le vin suivant est une étonnante surprise apportée par Sébastien : un Pessac-Léognan blanc « L’Abeille de Fieuzal » 1998 du Château de Fieuzal à la robe or un peu trouble et dotée d’un nez aérien aux accents beurrés et de noix. Nous passons notre temps à deviner la provenance de ce vin mystère et toutes les régions y passent… sauf le Bordelais ! La bouche est évoluée, « grise », finement oxydée avec des notes de beurre salé et de noix. Tout y est intégré, plaisant et fidèle à la sagesse d’un vin dans la force de l’âge. Quelle surprise quand nous découvrons ce que c’est car ce vin composé de Sauvignon blanc et Sémillon de est digne d’un vieux Savagnin avec beaucoup de grâce et de finesse. Un vrai plaisir sur le plateau de fromage et en particulier sur l’Appenzeller. Excellent !
J’ai encore apporté un autre vin à découvrir entre amis : j’avais acheté 6 bouteilles de ce Chambolle-Musigny 1988 de M.C. Derats-Dumay à Dezize-les-Maranges chez un particulier en fin d’année dernière. Le niveau est excellent, la robe du vin dans la fleur de l’âge et l’étiquette au style traditionnel finement rongée par le temps. Une fois dans le verre sa couleur tuilée aux reflets orangés interpelle les dégustateurs tout comme le côté animal du nez (âne du Poitou !, sous-bois, cuir) et de fins relans d’orange confite. La texture de bouche rappelle l’élégance des terroirs de Chambolle, l’on sent néanmoins un fond de vin concentré et mûr. Facile à boire (la bouteille se vide à grande vitesse), il termine sur un final marqué par les fleurs séchées, les épices et le zan. Quel plaisir à maturité !

Altenberg de Bergheim 2007 Deiss, Puro Corte d'Oro Dieter Meier 2013Nous terminons avec les deux vins que nous avions découvert la veille. L’Alsace Grand Cru Altenberg de Bergheim 2007 du Domaine Marcel Deiss approche tout doucement son plateau de maturité. Sa belle robe or brillante et son jambage gras annoncent la couleur… Le nez est d’une fraîcheur démente dès l’ouverture, doté d’une maturité joyeuse et ensoleillée. Passés la minéralité du calcaire et l’extrait sec du Riesling il évolue sur le miel, la quetsche, la pêche confite et la cire. Comme souvent chez Jean-Michel Deiss, la complexité de ce vin est superbe. En bouche, quelle vivacité : le vin danse sur la langue, il électrise le palais et s’allonge sur un fond calcaire. Très à la fête le premier jour, il dévoile une énergie folle, joue sur la pêche et l’abricot confit et se veut enivrant jusque dans une finale sapide, juteuse et sublime d’équilibre entre concentration et acidité. Il y a certes du sucre résiduel, peu étonnant quand on connaît l’exposition plein sud de ce terroir, mais franchement, avec un tel équilibre et une acidité si juste, on touche au monde des Grands Vins que Jean-Michel Deiss chérit tant. Et on ne s’en lasse pas !
Pour finir retour sur le vin de Mendoza « Puro » Corte D’Oro 2013 de Dieter Meier. Cet assemblage de Malbec, Cabernet Sauvignon, Petit Verdot et Syrah interpelle par sa robe sombre ainsi que son jambage généreux. Le premier nez s’ouvre sur le fruit noir, les herbes grillées, le cuir et le noyau de cerise, le tout invite à la dégustation grâce à une superbe fraîcheur et un croquant que l’on retrouve immédiatement en bouche. Les tannins fins et granuleux titillent le palais et porte l’ensemble avec un équilibre remarquable. Une véritable gourmandise et une extrême buvabilité pour un vin du Nouveau Monde, il fera un tabac sur vos asados de l’été !

In vino veritas

Quelle belle soirée entre amis !
In vino veritas !