Après une première édition inoubliable il y a un an, nous avons remis ça, de manière un peu plus soft pour le confort sonore du quartier. Comme d’habitude la maîtresse de maison a sorti le grand jeu pendant que les gars bataillaient derrière les tables de TT.
Attention à un invité de marque surprise: le Saint Nicolas, qui j’ai cru comprendre est également un grand amateur de vins…
Le premier vin arrive dans sa carafe qu’il a rejoint 4 heures avant. Il présente une robe foncée, aux reflets bruns. Il sent la terre, l’humus, et on trouve rapidement de la minéralité. Malheureusement il attaque sans grand relief ; mais même s’il manque d’expression, il est tout de même très fin. Un peu d’acidité à la fin en rétro-olfaction.
Il aurait finalement mérité de ne pas être mis en carafe à cause de son âge déjà avancé, et pour ne pas effacer son caractère.
Pour remédier à ce petit problème Michel nous sort une autre bouteille qui se révèle en fait être un Château La Cardonne, Cru Bourgeois de Haut-Médoc 1992, à l’époque vinifié par le château Lafite-Rothschild, qu’il a réussi à racheter on ne sait comment de la réserve Novartis.
Celui-là, non carafé, est plus friand, plus croquant, ce qui nous étonne par rapport à son âge, mais ce qui semble assez évident si on le compare à la première version. Il est vraiment complexe, fin, avec un sublime mariage entre le bois et le fruit (cassis, mûre). On ne ressent aucun défaut, mais plutôt un bel équilibre. Les tannins sont fondus et offrent un ensemble harmonieux, élégant et de premier choix. Si je puis me permettre, un grand 1992 !
Pour finir la soirée, et le fromage nous avons eu droit à nouveau à un Abadia Retuerta « El Palomar » 2002, qui a reçu la récompense de « Meilleur vin du nouveau Monde » pour certains critiques, toujours de la source Novartis. Si on essaie de faire une liste de ce qu’on trouve là-dedans, ça devient assez vaste. Voici ce qui se disait autour de la table, vers 2h30 – 3h00 du matin : robe grenache, prune avec reflets violets. Beaucoup de glycérol en larmes très fines le long du verre. Au nez : boisé, avec l’habituelle vanille de l’Abadia, plus des fruits rouges comme la mûre, framboise, cerise griotte. Bonne longueur en bouche, équilibré, très bien !
On en oublierait presque le passage du Saint-Nicolas qui, du haut de son mètre quatre-vingt-treize et avec sa grande barbe blanche, eut du mal à porter les vins à sa bouche. Mais il se laissa pas abattre quand vint le traditionnel Cigare de la cave Foehrlé. Cette fois-ci, c’est avec un Honduras que nous terminons cette agréable soirée. Avant de partir, bien sûr, nous avons déjà fixé par écrit le lieu et l’heure de notre prochain rendez-vous inédit : une Afterping Open Air, qui aura lieu ce printemps à la suite du dernier match de la saison… Nous y serons !