A la suite de notre match contre une belle équipe de Dannemarie, nous ouvrons les portes de nos mystérieuses Afterping à nos adversaires d’un soir. Avec certes des contraintes de place, de menu mais certainement pas de bouteilles : Château Haut-Bertinerie 2005, 1è Côtes de Blaye blanc ; Château Etang des Colombes Bois des Dames 2004, Corbières ; Ramos Pinto Duas Quintas 2001, Douro.
Il y a des équipes comme celle de Dannemarie, avec laquelle nous avons le contact facile, et qui acceptent sans problème d’aller bien au-delà du cadre purement sportif à la différence de certains autres adversaires bien plus bornés que nous rencontrons tout au long d’une saison. C’est à l’issue de la rencontre remportée sans contestation par cette équipe de Dannemarie dans une salle des plus médiocres que je sens l’ouragan venir. Après un apéritif bien mérité (enfin…pas pour tout le monde) nous autres adeptes de l’Afterping vendons la convivialité du concept. Et c’est sans hésitation que nous invitons nos adversaires du soir à une petite prolongation des réjouissances.
Arrivés chez moi, tout le monde s’installe tant bien que mal dans une cuisine exiguë bien trop limitée pour un nombre de convives proche d’un effectif entier d’une équipe de foot, remplaçants compris ! Alors que certains se perdent dans la cave à vins et que d’autres s’apprêtent à enfourcher les VTT de la famille, je me dois d’assagir mes convives avec une très belle bouteille de Château Haut-Bertinerie 2005, 1è Côtes de Blaye blanc. Malheureusement, très peu de vin vu le nombres de personnes, mais je garde le souvenir d’un nez très élégant, fumé, rond et charmeur, proche de l’expression d’un Chardonnay alors que ce vin est issu à 100% de vieilles vignes de Sauvignon blanc. Une pointe minérale en somme, avant que le tout se révèle sec au palais, avec une acidité fine conférant un très bel équilibre et surtout une belle longueur. Arômes croquants de fruits blancs, subtilement fumés, avec une pointe de minéral et d’agrumes. Un vin ciselé, droit, qui mérite, si toutefois vous l’ouvrez aujourd’hui, un petit séjour en carafe pour que la trame soit un peu moins serrée en bouche (belle matière due au millésime). C’est un Côtes de Blaye de tout premier ordre tirant toute la quintessence de son cépage et de son terroir. IVV : 88-90/100.
Je m’affaire en cuisine ; moi qui avais prévu au grand maximum 5 personnes ce soir, je suis un peu dépassé. Les plus chanceux peuvent avoir un peu de salade périgourdine aux gésiers de canard, accompagnés de deux vins du Sud. Le premier, un Château Etang des Colombes Bois des Dames 2004, Corbières est très friand au nez, sur le fruit rouge, le cassis et la réglisse. Du fruit, et que du fruit, avec une trame serrée qui aurait mérité un passage en carafe. Je ne l’ai pas vraiment goûté pour pouvoir en faire une critique plus poussée. Un vin de fruit quoi qu’il en soit.
Le Ramos Pinto Duas Quintas 2001, Douro est lui carafé une petite demie-heure avant le service. Entre temps, les uns sont partis, les habitués sont restés pour apprécier un plateau de fromages affinés made by Thomas. Au programme, un Langres bien coulant que Seb et Frédo ont carrément dévoré tout en m’annonçant qu’ils dormaient de toute façon sur la canapé ce soir ! A côté de celui-ci, un Reblochon, un Morbier et un Comté absolument excellents. Tout est parti en très peu de temps, preuve en est que certains fromages ne sont bons qu’une semaine après leur achat et un passage de quelques jours sous la cloche à fromages. Ils offrent un accompagnement généreux pour ce vin portugais qui provient de la très belle maison Ramos Pinto. Petits fruits rouges dès l’ouverture, le carafage révèle la framboise, le chocolat et les épices. L’ensemble est mûr en bouche, mais garde cette fraîcheur et cette pureté en milieu de bouche qui en fait un très bon vin de gastronomie. Alors certes, l’on pourrait s’attendre à un peu plus de matière, de concentration, mais je pense que ce portugais joue avec succès dans le registre de l’élégance. IVV : 86/100.
Cette soirée originale et imprévue se termine par les habituels ristretti accompagnés d’une larme de Génépi fait maison. Nous terminons par expliquer aux plus perdus la route qu’ils doivent prendre pour rejoindre la ville. Car dans ce Sundgau, on s’y vient bien mine de rien, mais on a toujours du mal à retrouver le chemin pour en sortir !
Dans tous les cas, je tiens à remercier tous les participants à l’Afterping de ce soir, en espérant que cette première ouverture au public en appellera d’autres. Alors équipes sympathiques et futurs adversaires de Kappelen, n’hésitez pas à vous manifester !
In vino veritas
Thomas