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La fête fut gâchée…

Par 6 mai 2012avril 21st, 2013Non classé

Fin de semaine, retrouvailles entre copains et célébration décalée de mon anniversaire avec 3 bouteilles : Condrieu « Coteau du Vernon » 2006, Georges Vernay; Château Soutard 2000, Grand Cru Classé de Saint-Emilion ; Château Sociando-Mallet 1983, Cru Bouregois du Haut-Médoc. Une des trois fut malheureusement bouchonnée…

Les vendredis soirs sont souvent le théâtre d’Afterping, ce concept lancé il y a maintenant presque 6 ans lors de la création de ce blog… Mais la saison de tennis de table a touché à sa fin il y a une semaine. Alors quoi de mieux qu’une petite soirée entre potes pour fêter mon anniversaire. Le tout fut organisé le jour précédent avec Yannick dans l’idée que les soirées spontanées apportent souvent les meilleures surprises.

Condrieu 2006 - coteau du Vernon

A la bonne franquette nous arrivons chez Yannick avec chacun deux ou trois ingrédients pour ces retrouvailles. En tant qu’initiateur de cette soirée, je me devais d’apporter le vin pour célébrer une bougie de plus. Tout naturellement, je me mets derrière les fourneaux pour concocter une entrée simple en accompagnement du Condrieu « Coteau du Vernon » 2006 de la maison Georges Vernay. Servi en demi-bouteille sur des Saint-Jacques grillées à la gelée d’abricot et salade de mâche, il dévoile sa robe dorée ambrée intense aux légers reflets orange. Le premier nez s’ouvre intensément sur le coing, la gelée de rose, l’abricot et la poire. Enivrant tel un parfum, il évolue ensuite sur des notes plus confites de cire, de pâte de fruits et après une heure, la brioche, le pain d’épices et le caramel mou prennent le relais. Nous sommes sous le charme de ce nez mûr, intense et complexe qui est digne d’un vin issu d’une vendange tardive. La bouche est veloutée et grasse. Après une attaque puissante, sa matière coule sur le palais tel un fil de soie : le coing, l’abricot et les fruits jaunes rôtis sont portés par la puissance de ce vin qui se prolonge sur des notes brutes de son terroir. La roche en fusion et le métal accompagnent le tout avec profondeur, une fine note de citronnelle donne de la tension à l’ensemble. Seb est prêt à se rouler par terre, c’est toujours bon signe ! Pour ma part, j’étais curieux d’approcher ce vin prestigieux. Il est atypique, puissant et contrasté. Benoit est arrivé un peu plus tard mais a eu le mérite de trouver ce vin à l’aveugle qui m’a plus fait penser à un Hermitage blanc qu’à un Condrieu de par son côté extrême et mûr.

Le plateau de fromages, préparé par le fromager Saveurs des Lys à Saint-Louis, se compose d’un Morbier, d’un Saint-Nectaire, d’un Tamié et d’un Langres. Toute l’excellence des fromages français fut réunie sur une assiette pour donner la réplique à un Château Soutard 2000, Grand Cru Classé de Saint-Emilion. Dans les grands verres Schott Zwiesel offerts par notre hôte, il exhibe sa robe grenat sombre, son disque gras et ses larmes généreuses qui coulent sur les parois du verre. Dès le service, je ressens le jus de fraise et la framboise qui explosent de la bouteille. Une fois dans le verre il se referme sur des notes plus poussiéreuses et joue à cache-cache. Ce n’est qu’après une légère aération que cet assemblage de Merlot (65%) et Cabernet Franc (35%) ne s’ouvre sur sur le champignon frais, les sous-bois, le Viandox puis le cuir, le tabac et le graphite. L’attaque en bouche est soyeuse et vive tout comme au palais où l’on retrouve une superbe maturité du Merlot et du Cabernet Franc pour accorder un très bel équilibre entre velouté et vivacité. Le vin gagne en ampleur puis se termine sur les épices. Je suis bluffé par l’accord parfait qu’offre ce Saint-Emilion sur le Saint-Nectaire. La finale prend les accents du Merlot et swingue sur les petits fruits rouges. Nous sommes tous d’accord pour dire que ce vin est maintenant à maturité.

J’eus pensé la même chose du Château Sociando-Mallet 1983, Cru Bouregois du Haut-Médoc. Mes lectures suggéraient de profiter de ce vin maintenant et avant qu’il ne soit sur le déclin. Je peux vous confirmer que ma déception fut grande quand nous plongeons notre nez dans ce jus de bouchon aux accents animaux bien prononcés. Malgré mon anniversaire ce bougre n’a rien voulu m’offrir, même pas une once de plaisir. La frustration domine bien que nous tentions de le goûter. Mauvaise idée…

A bientôt pour de nouvelles aventures plus heureuses je l’espère.

In vino veritas
Thomas