Un vendredi d’échauffement, un samedi grandiose.
Au menu de vendredi : Riesling Grand Cru Altenberg de Wolxheim 2002 de chez Arthur Metz ; Clos Bellevue 2000, Graves
Au menu de samedi : Champagne Brut 1er Cru, Claude Carré ; Puligny-Montrachet 1er Cru les Folatières 1993, Domaine Leflaive ; Château Dauzac 1990, 5è Grand Cru Classé de Margaux ; Château Latour à Pomerol 1993, Pomerol ; Château Coutet 1989, 1er Cru Classé de Barsac
Chers amis du vin,
voici le compte rendu d’un w-e riche en émotions.
Vendredi soir, premier match de la saison et première victoire, c’est plutôt encourageant. Ensuite, ce qui d’ailleurs le plus important pour vous, amateurs de grands vins, c’est la première réelle Afterping de la saison. Donc après la fin du match, direction Mulhouse chez Seb, qui nous a concocté un menu chinois de premier ordre : brochettes de porc laqué, riz cantonnais au programme. Nous commençons par un Riesling Grand Cru Altenberg de Wolxheim 2002 de chez Arthur Metz pour nous mettre en bouche. Disons que c’est la moyenne, d’une belle fraîcheur, mais d’une précision des arômes trop hésitante. Il se présente certes avec des notes exotiques et minérales, mais en bouche, le vin manque de longueur et d’équilibre, malgré une bonne acidité. Ensuite, et avec le plat, Yannick, le pongiste au style non-orthodoxe mais terriblement efficace de notre équipe, nous a apporté un Graves, Clos Bellevue 2000, agréable, minéral et précis. Une belle bouteille avec le plat principal.
La nuit se prolonge devant un DVD de ping, ainsi qu’avec une discussion avec Seb sur la Foire aux vins Auchan de ce lundi. Une petite soirée sympa pour commencer la saison.
Samedi donc, je me prépare à une soirée de gastronomie, puisque nous étions huit pour le soir. J’ai décidé d’inviter mes meilleurs potes amateurs de vin ainsi que leur moitié, pour une soirée de fin de vacances avant le reprise de mes cours à l’ESC Reims le lundi 25 sept. Chaque couple d’invités devait apporter une bouteille en accord avec un plat que j’ai dévoilé au préalable, sans que les autres ne sachent de quoi il s’agit, à part moi, puisque c’est moi qui organisais la soirée ! En même temps, j’aurais été trop curieux de savoir ce que les autres apporteraient !!
Au menu de la soirée : tapenade d’olives noires ; timbales de pommes de terres à l’aïoli et aux scampis, salade de mâche ; steaks de veau aux chanterelles, nouilles fraîches ; le St-Nectaire de Bernard Anthony ; Feuilleté de pêches à la mascarpone.
Les vins : Champagne Brut 1er Cru, Claude Carré ; Puligny-Montrachet 1er Cru les Folatières 1993, Domaine Leflaive ; Château Dauzac 1990, 5è Grand Cru Classé de Margaux ; Château Latour à Pomerol 1993, Pomerol ; Château Coutet 1989, 1er Cru Classé de Barsac.
Je vous le dis d’ores et déjà, une grande soirée ! Des accords mets-vins sublimes, des plats réussis (je reste modeste puisque j’étais le cuistot désigné de cette soirée), une ambiance conviviale, et un sans-faute concernant les vins : encore merci aux gars qui ont joué le jeu. Voici mes commentaires de dégustation.
Champagne Brut 1er Cru, Claude Carré : vin fait à 100% à partir de Chardonnay. Couleur crème aux reflets or, bulles de belle finesse et arômes de pomme verte, d’eucalyptus, de bonbon de sapin et de foin. Je l’ai servi avec du sirop d’Aspérule Odorante que j’avais rapporté de l’Auberge de l’Ill, ce fut délicieux et ça a apporté une touche assez exotique. Tout le monde était sceptique au début, mais tout le monde a voulu goûter ! En bouche, une acidité fraîche, une belle concentration. Un champagne de premier rang qui fait toujours l’unanimité.
Puligny-Montrachet 1er Cru les Folatières 1993, Domaine Leflaive : belle couleur dorée aux reflets verts brillants, témoins d’une belle jeunesse : les craintes quant à l’évolution du vin sont effacées. D’ailleurs, un nez assez réduit, avec des notes primaires typiques de fruits exotiques entremêlées d’une touche de minéral. C’est en bouche que le vin prend toute sa dimension. Le fruit passe progressivement au deuxième rang et laisse place à des arômes beurrés et fumés. L’attaque est grasse et typique du climat de Folatières, à l’inverse de Pucelles, plus minéral. Equilibre souverain entre acidité et arômes. Ce vin est à son apogée et témoigne du potentiel de garde incroyable des vins de Leflaive. Une finale beurée et fumée, le côté minéral se mêle à une acidité annonçant une finale précise et très longue. Un vin fantastique, le meilleur Puligny que j’ai bu, peut-être le meilleur blanc sec de ma vie.
Château Dauzac 1990, 5è Grand Cru Classé de Margaux : Dégustation préalable au plat pour voir si le vin est prêt (ouverture 2h avant). Il se révèle étonnament puissant pour un Margaux. Nous décidons de le carafer pour qu’il s’assagisse : c’est alors qu’il se montre petit à petit plus charmeur, tout en restant costaud. D’une couleur rouge sombre, il présente un nez d’une complexité et d’une pureté surprenantes, entre fruits rouges, terre et fumée, peut-être aussi cuir. En bouche, il développe de prime abord une trame le rapprochant plus d’un Saint-Julien, mais il s’affine au fil du temps afin de dévoiler son vrai charme et sa « douceur ». Un vin idéal sur le veau aux chanterelles.
Château Latour à Pomerol 1993, Pomerol : De la dentelle. Un vignoble complanté à 90% de Merlot et vinifié par M. Moueix, le maître de Petrus. Quelle finesse ! Un nez aux arômes de fleurs (rose, pivoine, éventuellement violette) de chocolat et de fruits rouges. En bouche, un vin tout en dentelle qui se donne à fond, montrant qu’il est à maturité. Une pointe minérale se rajoute aux notes fruitées du vin, typique de son terroir de graves. Avec le St-Nectaire de Maître Anthony, génial !
Château Coutet 1989, 1er Cru Classé de Barsac : un vin carafé 3h à l’avance (mon super pote Arnaud de Luxeuil, qui nous a fait cadeau de ce nectar, m’avait prévenu qu’il était encore tout jeune !). On reste sans voix devant sa couleur jaune orangé, ambrée. Un vin irrésistible une fois dans le verre. Sa liqueur n’est pas écrasante et laisse place à des notes typiques de Sauternes et Barsac : fruits exotiques, pêche, abricot, ainsi que des fines notes boisées. En bouche, c’est un monstre de vin, tout en gardant une fraîcheur incroyable grâce à une acidité idéale. Quel fruité, mais aussi quelle fraîcheur ! Incroyable, d’un exotisme dépaysant, mais aussi d’une finesse charmeuse.
Pour moi, une magnifique soirée. S’il fallait un classement, je dirais simplement que les deux blancs ont été les vins de la soirée ! A quand la prochaine ??
In vino veritas
Thomas