Petit commentaire d’un vin excellent qui aura contribué à effacer la nostalgie suite à ces belles vacances de Pâques. Accompagné d’un magret de canard et d’une ratatouille, ce Mendoza Privada 2004, Bodega Norton aura vraiment brillé.
Les retours de vacances sont toujours douloureux. Surtout de ce week-end de Pâques, au cours duquel le soleil et la neige furent au rendez-vous. La dernière sortie de ski de la saison (on est quand même mi-Avril) aura été radieuse. Belle station et conditions de rêve nous ont comblées.
J’ai toujours coutume de dire que la séparation après tant de bon temps passé ensemble me laisse un sentiment amer, d’inachevé. C’est pourquoi nous nous retrouvons avec toute la famille à la maison pour profiter encore un peu de ce lundi ensoleillé sur la terrasse. A l’heure du repas, ma mère annonce un magret de canard aux accents du Sud, avec une ratatouille. Je pense d’emblée à un vin que nous avons goûté avec mon père à la foire aux vins Coop 2007. Ce Mendoza Privada 2004 de la Bodega Norton était alors disponible à un prix extrêmement compétitif, si compétitif que l’importateur refusa de le remettre en vente l’année suivante à un tel prix…
Je pense qu’il brillera avec le plat, mais aussi pour lui-même. Rien que la bouteille en impose : je crois qu’elle du poids d’un magnum, ce qui laisse augurer un vin avec beaucoup de volume… Servi pour l’occasion dans des verres Riedel Bordeaux bien assez volumineux pour accueillir ce blockbuster argentin, il se montre sous son meilleur jour. D’une couleur pourpre foncé profond, il dévoile un jambage gras et bien présent. Il explose littéralement au nez avec des notes de fruits noirs mûrs rehaussées de grillé, de toasté, d’épices qui témoignent d’un passage de 16 mois en fûts de chêne neufs. L’on ressent d’emblée une grande intensité, du volume et cette onctuosité qui seront tout aussi présents en bouche. A la fois puissant et aux tanins satinés, cet assemblage de vieilles vignes de 40% Malbec, 30% Merlot, et 30% Cabernet Sauvignon est l’archétype de ce que l’on attend véritablement d’un grand vin du Sud. Les fruits noirs (cerise noire, cassis), le pain grillé, le chocolat et les épices (cacao, café, clou de girofle, cardamome) sont très intenses au palais, avant que cet ensemble de grande texture et à l’acidité parfaite ne se termine dans une finale grasse, longue et profonde (minérale ?), avec une pointe de réglisse et de goudron. Un vin d’une grande complexité, avec un magnifique toucher de bouche tout en préservant l’équilibre, qu’il faut avoir dans sa cave. IVV : 93/100.
En somme, un vrai vin du Sud de noble origine, avec beaucoup de charme et de panache malgré son haut potentiel alcoolique (14.5%), qu’il fait bon de déboucher avec ces meilleurs proches dans les 3 à 5 ans. Et en plus à 15-20 €, it’s a steal !
In vino veritas
Thomas