Un beau blanc, un grand rouge !
Conde d’Ervideira 2004, Branco blanc ; Clos de Tart 1997, Grand Cru de Bourgogne
C’était vendredi dernier, depuis, je suis retourné à Reims, Seb continue de gagner des millions sur le web ; Yannick lui, s’est envolé pour Taïwan. Il faut dire qu’il a bien fêté son départ…
Donc vendredi soir, RDV chez le maître cuistot, c’est-à-dire moi même, pour une soirée After, mais sans match. Ceci dit, tous les prétextes sont bons pour faire une belle dégustation.
Au programme : piccata de veau au jambon de parme et thym, spaghettis au citron ; fromage de Cîteaux.
En prélude de cette soirée, nous avons procédé à de petits matches de ping dans ma cave, histoire de nous ouvrir l’appétit et surtout, de rappeler la hiérarchie. Comme d’habitude, les matches étaient serrés.
De retour pour la dégustation, nous commençons par ouvrir le premier vin, apporté par Seb. Mon premier blanc du Portugal, un Branco Blanc – Conde d’Ervideira 2004. Robe vert très clair aux reflets transparents, vif. Pas de gras apparent, mais un effet effervescent ! Au nez, fumée, fumet de poisson, pipi de chat (voir commentaire précédent de Seb !), notes plus minérales à l’aération, avec une pointe de fruits exotiques ; le pipi de chat reste présent… Attaque légère, équilibrée. Vin puissant au palais, acidité sous-jacente. Arômes amers (endive blanche), pierre mouillée. Note alcooleuse en fin de bouche, prémice d’une finale longue, chaude et ensoleillée. Le terroir réapparaît, fumé, minéral. Le boisé fait surface après quelques dizaines de minutes dans le verre, le tout est plus harmonieux après 45 minutes, le problème, c’est que la bouteille elle, est déjà vide… En somme, un vin quelque peu disjoint, peut-être trop jeune, mais une découverte. Avec le plat, bel accord, le côté acide des spaghettis au citron soutient bien l’acidité et la puissance du vin. La viande blanche lui va bien également.
Ensemble rouge foncé, reflets orangés. Disque gras, glycérol, jambage épais. Au nez, pruneau, cuir, café, chêne, notes minérales, ennivrant, une complexité de Grand Cru. A l’aération, encore plus complexe : pâte d’amandes, confiture de fraises, sous-bois, notes viandées. Attaque souple, veloutée, subtile ; on retrouve le pruneau, avec des touches de liqueur de cerise, d’abricot cuit, de peau de pêche, le tout enrobé dans ce terroir magnifique. Ennivrant, hypnotisant, sublime, une acidité modérée. Je suis stone ! Quelle pureté !! Du sang séché en finale, une finale harmonieuse, vanillée, fruits rouges gratinés et toujours ce terroir, c’est sublime. Nous sommes les seuls au monde à avoir l’honneur de déguster ces deux chefs d’oeuvre (on allait presque oublier ce fromage qui offre un accord parfait). Un équilibre grandiose, une acidité maîtrisée, une finale sublime et… qui nous fait redécouvrir nos sens.
Je n’ai jamais eu de telles sensations en goûtant un vin. La chair de poule ? Oui, je l’ai eue. D’ailleurs les bruitages de Yannick dévoilent tous les charmes de ce vin et son obsession pour ce nectar. Mon deuxième Grand Cru de Bourgogne rouge après la Grande Rue 1997 et assurément, le meilleur que j’ai eu. C’est sûr, 19/20. Un grand moment, merci pour tout !