En ce début d’automne, nous rentrons à nouveau dans une saison plus propice à la dégustation de vin. Et même si l’été alsacien n’a une fois de plus pas été radieux quoi de mieux qu’une brise agréable en terrasse pour apprécier quelques belles bouteilles. Entres autres Merlot del Ticino Ligornetto 2006, Vinattieri Ticinesi ou encore le Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2005, Jean-François Ganevat.
C’est la rentrée pour beaucoup de monde en ce mois de septembre, y compris pour les amateurs de vin. Personnellement, j’ai pu faire de belles découvertes et pu avoir de belles confirmations avec notamment les deux vins annoncés ci-dessus. Par ailleurs, j’ai pris part à de nombreuses soirées de présentation des foires aux vins 2010 de plusieurs grandes enseignes de grande distribution. Et même si ces soirées donnent l’occasion de déguster plusieurs vins de l’assortiment, j’avoue qu’elles deviennent plus répétitives qu’attirantes au fil des années.
Revenons à ces deux belles bouteilles : le Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2005, Jean-François Ganevat reste comme toujours un grand vin du Jura, personnellement c’est mon préféré de la gamme (n’étant pas encore un grand amateur de Savagnin…) Et paradoxalement, ce vin n’a pas encore la renommée qu’il devrait avoir parce que seuls les grands amateurs se tournent aujourd’hui vers les vins du Jura. Cela tombe bien vous allez me dire puisqu’il en reste plus pour nous à l’heure où les grands Châteaux bordelais répondent plus volontiers aux sirènes du capitalisme financier qu’aux vrais amateurs de leurs vins grandioses. Cette parenthèse étant faite, je me souviens d’un ensemble délicat à dominante fleurie. Quoique beurré et doté d’une belle ampleur en bouche, ce Chardonnay reprend avec justesse plusieurs caractéristiques de son terroir calcaire, avec des belles notes de céréales et de minéral. Il est certes un peu moins frais que lors de ma dernière dégustation en 2008 sur un poisson (voir par ailleurs – il faut dire qu’il accompagnait ici les tagliatelles au foie gras très généreuses d’Arnaud), mais je crois assurément en son potentiel de vieillissement. A ce titre, j’ai eu la bonne surprise de retrouver quelques bouteilles de Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2007 sur les étales d’une grande enseigne de grande distribution à un excellent prix. Autant dire que ce vin est en passe de devenir un de mes « piliers de cave » en vin blanc…
Autre soirée, autre vin. Récemment de passage chez des amis, j’en ai profité pour apporter une bouteille qui me titillait depuis longtemps. Ce Merlot del Ticino Ligornetto 2006, Vinattieri Ticinesi que j’avais goûté avec admiration lors de la dernière foire aux vins du distributeur Coop à Bâle en 2009 (voir par ailleurs) en est certes au tout début de sa carrière mais je lui accorde à nouveau volontiers une superbe note. Encore tout jeune à l’ouverture avec une robe rubis sublime et brillante, je décide de lui donner un coup de carafe qui ne peut que lui faire du bien. Il s’exprime alors au bout d’une heure, tantôt avec la délicatesse d’un Pinot Noir, tantôt avec la fraîcheur et le fruité d’une grande Syrah. Il ne s’inscrit pas dans le registre d’un Merlot rond et gourmand dopé aux copeaux de bois mais plutôt dans la droiture et un caractère sauvage. Il exhale des notes de fruits noirs, de baies sauvages, de thé noir et de poivre et se livre en bouche avec une certaine puissance mêlée de finesse. La cerise et les baies rouges complètent une palette d’arômes avec une belle structure tannique avant qu’une finale finement herbacée et poivrée ne confère longueur et persistance à ce grand vin suisse. Il est sûr que le prix de ce vin approche les 30€ mais il vaut le détour et pour quelques années encore puisque ce vin de garde n’en est encore qu’au tout début de sa carrière. Pour tous les amateurs qui souhaitent diversifier leur cave avec de grands vins étrangers.
In vino veritas